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PROCHAINE REUNION : l'Association "Les pieds sur Terre" se réunira au café de la Paix (Nancy) le mardi 16 avril à 19h

jeudi 1 décembre 2011

Jardin contre béton : match au pied du stade Picot

Officiellement, la disparition programmée – de longue date – des jardins ouvriers de la Méchelle à Tomblaine, n’a rien à voir avec le projet d’extension du stade Marcel-Picot ni avec la création d’une galerie marchande attenante. C’est ce qu’assure la Communauté Urbaine du Grand Nancy, par la voix de son vice-président délégué à l’urbanisme, Michel Candat. « On a prévu d’en faire une esplanade, un espace de loisirs. Pas d’immeuble ni de parking, c’est sûr », promet l’élu.


« Un air de bidonville »

Il n’en reste pas moins que le projet de bétonnisation d’un espace potager suscite l’inquiétude. Une quarantaine de petits jardiniers des villes, surtout des personnes âgées, seront expulsés, délocalisés. Les baraques de jardin, dont le maire de Tomblaine trouve qu’elles donnent au site « un air de bidonville », seront rasées, et les jardiniers iront planter leurs choux un peu plus loin, vers la plaine Flageul, près de l’aérodrome. « Je sais que c’est douloureux, reprend l’élu. Mais nous avons 170 hectares et une partie sera affectée à ces jardins. Nous y ferons des aménagements bien entendu. On y remettra de la terre. On a même entamé une réflexion pour avoir une certaine homogénéité des jardins ouvriers, avec des cabanes et des points d’eau à disposition », reprend l’élu.
Sauf que quand on a un peu pratiqué le jardinage, cet art modeste et laborieux, on sait très bien que la terre de jardin, cent fois retournée, depierrée, n’a rien à voir avec la terre sur laquelle pousse l’herbe à vache de la plaine Falgeul. D’où la démarche du petit collectif qui tente de résister à l’artificialisation de cet espace potager aux portes de Nancy et demande même une réflexion plus globale à l’échelle de toute l’agglo pour renouer avec ces pratiques des jardins familiaux. « On avait l’espoir d’être entendus… », soupire Walter Navarra, qui a l’impression de se heurter à un mur d’incompréhension. « Ces jardins, c’est du lien social, c’est aussi le maintien d’une petite agriculture vivrière aux portes des villes qui permet vraiment aux gens à petits moyens de subsister ». Ce dossier n’est pas le seul du genre dans l’agglo. Dimanche à Laxou, le maire a organisé une consultation populaire sur la question des jardins Voirin. Des jardins potagers en cœur de village, tellement travaillés, productifs et entretenus qu’ils sont devenus un but de promenade. Là, un projet de construction d’une trentaine de logements menace cette poche de nature urbaine. « ll y a deux autres sites possibles, l’ancien local Nouvelec et Saint-Jospeh, alors pourquoi s’obstiner ! », maugrée Hélène Guillaume, membre du comité des Jardins Voirin. A Laxou, une pétition a déjà recueilli plus de 1200 signatures. C’est sûr, les jardiniers des villes ne se laisseront pas faire.
Article publié dans le Républicain Lorraine du 1er décembre 2011

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