PROCHAINE REUNION

PROCHAINE REUNION : l'Association "Les pieds sur Terre" se réunira au café de la Paix (Nancy) le mardi 16 avril à 19h

dimanche 4 décembre 2011

Picot : la gueule de bois

Pendant que les supporters de l’ASNL se réveillaient groggy hier matin, l’homme de la rue, le contribuable poussaient un « ouf » de soulagement. L’échec cuisant, que représente l’abandon de l’extension de Marcel Picot et de l’Euro 2016, clôt trois ans de négociation et va laisser des traces durables.

Nancy. Le sport et la raison, l’espoir et le renoncement. C’est sur ce mode, que Michel Dufraisse le fidèle lieutenant d’André Rossinot a entamé son week-end hier. Sans parler — puisque la majorité d’André Rossinot ne s’exprimera plus sur le dossier de l’extension du stade Marcel Picot jusqu’au 16 décembre — mais avec ces silences étranglés qui en disent longs. Quelques jours avant l’annonce officielle de la décision, celui qui avec l’équipe du Grand Nancy a porté une grande partie du projet et n’a jamais caché sa proximité avec l’ASNL, a en effet tout fait pour sauver le dossier. « On a essayé de voir si en imaginant d’autres montages avec les mêmes chiffres de base, on pouvait y arriver. Mais on est sur des facteurs multiplicatifs, qui font que crise financière aidant, on ne peut pas donner suite. Même lorsqu’on veut un grand stade », expliquait vendredi après-midi Henri Bégorre, maire de Maxéville. Dans l’agglomération nancéienne, la décision de la commission d’ouverture et des offres, de ne pas donner suite aux deux offres de Vinci et Pertuy, a fait l’effet d’une bombe.
Stupeur, consternation et… soulagement. Très vite, les Grands Nancéiens ont compris que derrière ce projet à géométrie variable, passant d’une extension de stade ‘’classique’’ à un aréna digne d’une capitale européenne du foot, il y avait de quoi plomber leurs impôts locaux pendant longtemps. Avec le partenariat public privé, on serait passé dans la voilure prônée par Vinci ou Pertuy, à un engagement financier majeur de la collectivité. De l’ordre de 25 à 30 M€ sur trente ans, en plus du coût de la construction. Beaucoup trop cher pour la CUGN, qui avec son bail emphytéotique, ne voulait injecter qu’un seul starter de 28 M€, et ne plus rien dépenser ensuite.

Retour des jardins

Quant aux défenseurs de l’environnement, ils manifestent leur satisfaction. Les parkings de Picot pour l’Euro 2016 condamnaient en effet les jardins ouvriers de la Méchelle. Pierre Christophe, pour le collectif « Les pieds sur terre », rappelle « qu’il a toujours dénoncé un projet économiquement non viable et décidé sans aucune concertation, ni transparence. L’extension de Picot et de ses abords entraînait de plus la destruction d’une soixantaine de jardins en rives de Meurthe, en face de l’étang de la Méchelle, classé espace naturel sensible ».
Une pétition a recueilli 1.500 signatures, remises officiellement à la Communauté urbaine le 25 novembre. Le même collectif attend logiquement de la « CUGN et de la mairie de Tomblaine, qu’elles reviennent sur leur décision, en sauvegardant les jardins ».

Pas d’indemnités

Quand le 16 décembre, les élus du Grand Nancy seront amenés à voter l’irrecevabilité des offres de Vinci-Picogest et Pertuy, il restera à solder les comptes. Une indemnité plafonnée à 100.000 € est prévue pour ceux qui font acte de candidature et ne sont pas retenus par la commission. Sauf en cas d’irrecevabilité. Juridiquement, la CUGN ne devrait donc pas sortir un sou pour ses partenaires déboutés, qui s’en souviendront… Des voix s’élèvent pour dénoncer l’incohérence du dossier : « Ce revirement marque l’échec d’une politique, celle qui n’a pour objectif que de servir la renommée ou l’image de l’agglomération. L’argent public doit être concentré sur des projets correspondant aux attentes des habitants. Mobilité, logement, développement économique. Agrandir un stade, le transformer en temple de la consommation n’est pas une priorité », explique Bertrand Masson président des élus de gauche de Nancy et conseiller communautaire.

La rencontre

Hier matin, André Rossinot et Jacques Rousselot se sont revus, dans des circonstances particulières : c’était en effet le mariage, place Stanislas, de Benoît, le fils du président de l’ASNL. André Rossinot est allé saluer celui qu’il appelle « mon ami Jacques Rousselot », à l’issue de la cérémonie qu’il avait choisi de présider. Après avoir dit tout le bien qu’il pensait de Jacques Rousselot, il a joint un geste paternel à la parole. Mais le patron meurtri de l’ASNL, livide et dents serrées jusqu’à la fracture, n’a pas pipé mot et est resté de marbre. Il y aura entre ces deux-là, un avant et un après Marcel Picot.

Pascal SALCIARINI – Source : Est Républicain du 4 décembre 2011

samedi 3 décembre 2011

Communiqué de presse du collectif "les pieds sur terre"

Stade final pour l’extension de Marcel-Picot

 Le collectif « Les Pieds sur Terre » a appris avec plaisir la décision de la communauté urbaine du Grand Nancy de renoncer à accueillir l’Euro 2016 et d’agrandir le stade Marcel-Picot. Notre collectif, constitué en septembre de cette année, a toujours dénoncé un projet économiquement non viable et décidé sans aucune concertation ni transparence.

L’extension du stade Marcel-Picot et de ses abords entraînait, de plus, la destruction d’une soixantaine de jardins ouvriers situés sur les rives de Meurthe, en face de l’étang de la Méchelle, classé par ailleurs espace naturel sensible.

Notre collectif a déjà lancé plusieurs actions pour la sauvegarde des jardins de la Méchelle, dont une pétition qui a recueilli en deux mois près de 1 500 signatures et une « remise officielle » de légumes aux élus de la CUGN le 25 novembre.

L’abandon du projet d’extension du stade Marcel-Picot, à laquelle plus de la moitié des Grands Nancéiens étaient opposés, devrait en toute logique se traduire par une décision de la CUGN et de la mairie de Tomblaine de sauvegarder les jardins de la Méchelle. Nous serons attentifs aux déclarations des élu(e)s à ce sujet dans les prochains jours.
En attendant, le combat de notre collectif se poursuit : nous entendons rappeler aux élu(e)s l’importance sociale, environnementale et vivrière des jardins ouvriers dans la cité, comme le préconisait le rapport de juin 2009 du Conseil du Développement Durable du Grand Nancy ; nous luttons pour la sauvegarde et le classement en zone verte non constructible de tous les jardins, vergers ou potagers situés sur le territoire du Grand Nancy.

Le maintien de surfaces agricoles ou vivrières dans les communautés urbaines est un besoin vital. Pour rappel chaque semaine, en France, 1 300 hectares de surfaces agricoles sont détournés de leur fonction première.


Les citoyen(ne)s sensibles à cette question sont invité(e)s à rejoindre le collectif lors de sa prochaine réunion le mercredi 14 décembre 2011, à 19 h, au bar « Le Molitor » (rue Molitor), à Nancy.

Le collectif « Les Pieds sur Terre »

vendredi 2 décembre 2011

Nancy renonce à l'euro 2016...et à détruire les jardins de la Méchelle ???

La conférence de presse qui se déroulait depuis 14 h 30 au siège du Grand Nancy vient de se terminer. Devant les " conditions irrecevables " imposées par les groupes Bouygues et Vinci, la CUGN renonce à financer l'accueil des matchs de l'Euro 2016. Elle renonce aussi à l'extension du stade Picot en Aréna de 32.000 places

La conférence de presse qui s'est déroulée cet après - midi à 14 h 30 au siège du Grand Nancy est terminée. Elle a livré une bombe.. Devant les " conditions irrecevables " imposées par les groupes Bouygues et Vinci, la CUGN renonce à financer l'accueil des matchs de l'Euro 2016. Elle renonce aussi à l'extension du stade Picot en Aréna de 32.000 places.
Hier soir, à l'ouverture des plis pour la soumission des conditions de marché, André Rossinot et son équipe ont été pris d'un haut le coeur. Ils ont décidé de convoquer une conférence de presse en grande pompe cet après - midi pour annoncer qu'il renonçaient à l'accueil de l'Euro 2016 et à fortiori à l'extension du stade Picot en Aréna de 32.000 places. L'information rendue publique cet après - midi, en l'absence très remarquable de Jacques Rousselot est explosive. Le désengagement sonne le glas d'un projet extrêmement controversé qui faisait de moins en moins l'unanimité dans l'opinion publique lorraine et nancéienne.
Officiellement, les conditions imposées par Vinci et Bouygues ne cadrent pas avec les dispositions du bail emphytéotique administrativement imaginé par le Grand Nancy pour se protéger d'un financement annuel extrêmement coûteux. Qu'en termes pudiques, les choses sont dites ! Concrètement, les raisons sont sans doute plus prosaïques qui renvoient à un certain nombre de principes de réalité.
La conjoncture économique qui pressure les ménages nancéiens comme leurs congénères européens rendait de plus en plus impopulaire le projet d'agrandissement du stade à 32.000 places, avec des assurances de retour sur investissement de plus en plus hasardeuses. La formule de l'Arena promise à l'accueil de spectacles de showbizz d'envergure n'était guère plus rassurante.
La situation de l'ASNL, en très mauvaise posture au classement de L1 ne renforce pas non plus la crédibilité d'un projet qui pourrait s'avérer aussi pharaonnique que dispendieux, si le club de Jacques Rousselot venait à descendre en L2.
Les exigences des banques qui se voyaient de moins en moins favorables à prendre à leur compte les conditions d'un pari sportif et financier de plus en plus incertain, ont fini de miner l'édifice.
Dommage pour les bonnes volontés qui se sont engagées à soutenir le projet. On pense notamment à Michel Platini, qui a mouillé sa chemise pour faire passer la candidature nancéienne.
Le montage financier public - privé échoue. Le projet d'agrandissement du stade Marcel Picot à 32.000 places est abandonné. La conjoncture économique, de même que des implications politiques et les résultats modestes de l'ASNL fondent un environnement défavorable à l'aboutissement du projet. Nancy, seule ville de l'Est à être restée en lice pour l'accueil de l'Euro 2016 oublie ses ambitions.

Article publié sur le site internet de l'Est Républicain le 2 décembre 2011

jeudi 1 décembre 2011

La prochaine réunion du collectif
"LES PIEDS SUR TERRE"
se tiendra mercredi  14 Décembre à 19 heures
au Café Molitor . Rue Molitor à Nancy.

Jardin contre béton : match au pied du stade Picot

Officiellement, la disparition programmée – de longue date – des jardins ouvriers de la Méchelle à Tomblaine, n’a rien à voir avec le projet d’extension du stade Marcel-Picot ni avec la création d’une galerie marchande attenante. C’est ce qu’assure la Communauté Urbaine du Grand Nancy, par la voix de son vice-président délégué à l’urbanisme, Michel Candat. « On a prévu d’en faire une esplanade, un espace de loisirs. Pas d’immeuble ni de parking, c’est sûr », promet l’élu.


« Un air de bidonville »

Il n’en reste pas moins que le projet de bétonnisation d’un espace potager suscite l’inquiétude. Une quarantaine de petits jardiniers des villes, surtout des personnes âgées, seront expulsés, délocalisés. Les baraques de jardin, dont le maire de Tomblaine trouve qu’elles donnent au site « un air de bidonville », seront rasées, et les jardiniers iront planter leurs choux un peu plus loin, vers la plaine Flageul, près de l’aérodrome. « Je sais que c’est douloureux, reprend l’élu. Mais nous avons 170 hectares et une partie sera affectée à ces jardins. Nous y ferons des aménagements bien entendu. On y remettra de la terre. On a même entamé une réflexion pour avoir une certaine homogénéité des jardins ouvriers, avec des cabanes et des points d’eau à disposition », reprend l’élu.
Sauf que quand on a un peu pratiqué le jardinage, cet art modeste et laborieux, on sait très bien que la terre de jardin, cent fois retournée, depierrée, n’a rien à voir avec la terre sur laquelle pousse l’herbe à vache de la plaine Falgeul. D’où la démarche du petit collectif qui tente de résister à l’artificialisation de cet espace potager aux portes de Nancy et demande même une réflexion plus globale à l’échelle de toute l’agglo pour renouer avec ces pratiques des jardins familiaux. « On avait l’espoir d’être entendus… », soupire Walter Navarra, qui a l’impression de se heurter à un mur d’incompréhension. « Ces jardins, c’est du lien social, c’est aussi le maintien d’une petite agriculture vivrière aux portes des villes qui permet vraiment aux gens à petits moyens de subsister ». Ce dossier n’est pas le seul du genre dans l’agglo. Dimanche à Laxou, le maire a organisé une consultation populaire sur la question des jardins Voirin. Des jardins potagers en cœur de village, tellement travaillés, productifs et entretenus qu’ils sont devenus un but de promenade. Là, un projet de construction d’une trentaine de logements menace cette poche de nature urbaine. « ll y a deux autres sites possibles, l’ancien local Nouvelec et Saint-Jospeh, alors pourquoi s’obstiner ! », maugrée Hélène Guillaume, membre du comité des Jardins Voirin. A Laxou, une pétition a déjà recueilli plus de 1200 signatures. C’est sûr, les jardiniers des villes ne se laisseront pas faire.
Article publié dans le Républicain Lorraine du 1er décembre 2011

L’attachement à la terre

Par souci d’économie, par nécessité nutritionnelle ou par plaisir, nous sommes de plus en plus nombreux, en ville, à cultiver notre petit jardin.

Qu’on les appelle jardins familiaux ou jardins ouvriers, les jardins urbains et périurbains répondent bien à une double nécessité aujourd’hui. Celle du plaisir de cultiver son petit bout de terre et, celle, économique, d’y faire pousser les légumes qu’on n’aura pas à acheter. Ce constat de nécessité, Marcel Mazoyer, professeur émérite à AgroParisTech, l’a posé depuis longtemps. « Avec la nouvelle pauvreté, on revient aux pratiques des prolos d’il y a cinquante ans. À l’époque où les patrons des mines accordaient une petite maison avec un lopin de terre à leurs ouvriers. Quand ils sortaient de la mine, ils allaient travailler dans le jardin. C’était ça de gagné. Le jardin, aujourd’hui, est devenu une nécessité. Il ne faut pas en priver les gens sauf pour une bonne raison ».

Les aromatiques d’abord

Le retour à la terre des urbains s’explique par des raisons économiques et culturelles, en particulier dans les pays développés. Il y a les « bobos » qui veulent cultiver leurs salades, leurs radis et les fines herbes parce que c’est tendance, il y a ceux qui veulent savoir ce qu’ils mangent et désertent les supermarchés où les salades sont décidément trop vertes et les tomates trop régulières. Et ceux, de plus en plus nombreux dans les classes moyennes, qui cultivent leur jardin pour faire des économies. Tous méritent qu’on les respecte et qu’on prenne en compte leurs aspirations.
« Ce mouvement de réappropriation agricole prend des formes parfois farfelues quand on voit des jardins verticaux ou sur des terrasses. Mais il a de la valeur, il ne faut pas le mépriser », souligne l’universitaire. Il ne trouve rien de plus détestable que la bétonnisation des abords des villes squattées par des grandes surfaces de bricolage ou de moquette, qui s’offrent des parkings immenses et vides la plupart du temps. Pour ceux que le jardinage titille, Marcel Mazoyer conseille de commencer par des choses simples: « Faire pousser ses herbes condimentaires, la sauge, la coriandre, le persil plat, qui coûtent trop cher et qu’on ne trouve pas partout, est un bon début et se justifie économiquement ». Et ça, on peut le cultiver sur son balcon, ou même à sa fenêtre.
Article publié dans le Républicain Lorrain du 1er décembre 2011